Aller au contenu

1174

Gravure sur linoléum , gravée à la main et tirée au baren. Gravure travaillée d'après une photographie de paysage des Pyrénées à l'automne prise par Jean Paul Ruiz.

Le noir représente l'anthropocène et la couleur, la lumière de l'espoir.

Dimensions
71 x 50 cm
Tirage
15
Technique
Linogravure

Jean Paul RUIZ

Jean Paul Ruiz, artiste plasticien, passionné par les sciences.

Jean Paul Ruiz travaille sur le thème du paysage, de l’environnement, de l’anthropocène…
Il utilise différents médiums : peinture, installation, sculpture, photographie, vidéo, gravure, livres d’artiste.



Voir textes critiques :
de Sabrina Tarasoff, critique d’art et commissaire d’exposition, Los Angelès.*
de Yannick Miloux, directeur FRAC Limousin**


Résidences à l’étranger
2015 : dans le cadre de la COP 21, invitation du Centre Franco-Nigérien de Niamey, Niger :
« géotopoét(h)ique de la capitale ». Contacts et échanges avec des artistes africains, conférences, expositions, reportage photographique. Ateliers échanges pour la fabrication de peintures et de matériaux picturaux à partir de végétaux et de terres récupérés.
2004 – 2005 : a représenté la France à la 1ere Biennale du Livre d’Artiste à la Bibliothéca Alexandrina, Égypte. Workshop au centre culturel français d’Alexandrie.
Novembre-décembre - Résidence en Égypte dans le cadre de la Francophonie : ateliers dans plusieurs écoles au Caire et à Alexandrie : création de livres d’artiste « représentations du territoire de l’Égypte » avec textes en français. Relations avec des étudiants : conférences partage.
Février - Représentation de désert du Sinaï : soutenu par le Centre Culturel Français du Caire, Ambassade de France. Création de 14 toiles en résidence et exposition itinérante au Caire, à Alexandrie, à Port-Saïd. Rencontres et conférence avec des étudiants dans le cadre de la Francophonie.


Estampes
Galerie Paul Prouté, Paris.
Galerie Documents 15, Paris.
Fondation Custodia, Paris ;
Musée de la gravure, La Louvières, Belgique.
Artothèques de La Roche-sur-Yon, de Colmar, de Toulouse, de Chambéry, d’Amiens, du Lot, du Frac Artothèque du Limousin, du Conseil Général du Cantal, de la Médiathèque de Clermont-Ferrand, de Toulouse.
Expositions et Salons
Les Estivales, Sceaux, 2021
Grenier du Chapitre – Cahors – juillet 2019 - LiNOCUT TODAY XI : 2019 - Allemagne
THE 7TH GUANLAN INTERNATIONAL PRINT BIENNIAL CHINA 2019 -
Deuxième édition de la Biennale internationale de Xuyuan- 2018 - Chine
Mini Prints Berlin - Galleri Heike Arndt DK : 2018
10è Triennale Mondiale de l’Estampes - Chamalières – France : 2017
3rd ANNUAL 'ON PAPER' INTERNATIONAL PRINTMAKING AWARD 2017
18è Biennale Internationale de Sarcelles – 2017 - 8è biennale de l’Estampe de Saint Maur - 2017
Galerie Goswell Road - Paris – 2017 - Dans le cade de Manifestante : mairie de Saint Aulaire – 19 - 2017

Catalogues
Galerie Paul Prouté : catalogue des artistes de la galerie
Revue "Arts et Métiers du Livre" - Juillet-Août 2018
Galerie Goswell road : "Consumé par la lumière" - 2017 - ISBN : 979-10-97061-08-01
Catalogue 17TH Lessedra World Art Print
Catalogue 10è triennale de Chamalières
Catalogue 18è biennale Internationale de la Gravure de Sarcelles
Catalogue 8è Biennale de Saint Maur

Publications sélection :
Articles « Art et Métiers du Livres » et article « ECLA » publication ALCA nouvelle Aquitaine.
« Géotopoét(h)ique de l’arbre », catalogue.
« Regards de ville » - éditions de Créations, rencontre internationales, Marseille.
« Collection des livres d’artistes », médiathèque de Joué-Lès-Tours.
« Collection des livres d’artistes », ville de Tourcoing.
« Ca se mange avec les yeux », catalogue, Melle.
« Histoire d’eau, histoire d’art », catalogue, Gréoux-Les-Bains.
« Autres rives, autres livres » catalogue exposition, Thionville.
« AKPITIKA », catalogue exposition, Bibliotheca Alexandrina, Egypte.
« Livres illustrés, livres d’artistes » Bibliothèque Nationale de Luxembourg.
« Nature, écritures, impressions du Limousin », Bibliothèque du Centre Pompidou, Beaubourg. « Catalogues des manifestations autour du livres d’artiste : comme PAGEs, Paris etc. »

Expositions personnelles sélection
2019 – Le Grenier du Chapitre, Cahors : gravures.
2017 – Galerie associative Goswell Road, Paris, gravures.
2015 - La Cour des Arts, Tulle : gravures.

Expositions collectives sélection
2021 – Les Estivales – Sceaux, 92
2018 – Galerie associative Goswell Road, Paris, gravures.
2014 - « L’encre, un monde en noire et en couleur », peintures, livres d’artiste, Buchelay.





* Texte Sabrina Tarasoff, critique d’art et commissaire d’exposition

Sur l’agentiel écologique

Le « réalisme agentiel », tel que le défini Karen Barad, est une corrélation. Selon la théorie de Karen Barad, il est une manière de communiquer l'interaction entre l'ontologie, l'épistémologie et l'éthique tout en comprenant que chaque branche métaphysique est active non seulement dans le domaine humain, mais transgresse dans le non - humain, le post - humain. La réalité est formée en tressant le «comment– nous-savons» et le «comment-être». La « matière-un » réaliste montre que le matériel et le discursif interagissent constamment pour produire ce que nous entendons par connaissance. En ce sens, l’agentiel n’est pas un « acquis » mais plutôt une façon de décrire le système de devenir complexe qui constitue notre perception au monde.


Le «réalisme agentiel» de Barad semblerait offrir un cadre approprié pour situer les idéologies profondes du duo d'artistes Dom et Jean Paul Ruiz. À la fois artistes, écologistes, auteurs, scientifiques, le couple a construit un travail sensible autour de la notion de Jardin Planétaire, développé par le paysagiste et écrivain français Gilles Clément, considérant la planète comme un environnement clos – un vaste jardin. Sur les pas du philosophe Alain Berthoz, ils cultivent un jardin attouchant leur maison, dessinant un périmètre physique, support d’explorations, au travers duquel ils peuvent appréhender les limites planétaires mises en tensions avec les notions d’écologies et observent les relations qui s’en dégagent. Le jardin est parti intégrante de leur pratique, comprenant la performance agentielle, appliquée ici comme un moyen de participer au devenir des connaissances, des perceptions, des matières. Le jardin ne se cantonne pas à cette chose, élément passif régi uniquement par l’influence humaine, il devient un espace, un terrain d’où naissent des discussions concernant notamment les préoccupations planétaires.


Le “jardin” continue d’offrir un cadre “onto-éthique” qui rejoint celui de Barad, permettant aux Ruiz de situer leur pratique dans une relation entre la personne et son environnement, son contexte global voire planétaire. Appelons cela l’esthétique éthique. Le réalisme ici, se place à la limite entre Nature et Culture, explorant – définissant – la façon dont les deux notions progressent et se propulsent. Partant de la compréhension inhérente que la métaphysique est liée à la matière, les Ruiz ont construit un travail qui oscillent entre la pratique – telle la construction de systèmes de collecte d’eau nécessaire à l’irrigation des terres – et l’esthétique, ne donnant pas plus d’importance à l’une ou l’autre des méthodologies productives.


De manière significative, le travail de Dom et Jean Paul aborde ces questions sur le plan de l’esthétique : gravures, livres d’artistes et autres pratiques plastiques et visuelles occupent une place centrale. Plus récemment, les gravures sur linoleum ont pris le paysage comme sujet afin d’en déconstruire la perception première. Ces épreuves noires sur noir fragmentent ce qui semble être une vue au travers d’un feuillage ; on ne sait pas d’où nait la perspective, la seule façon de permettre à l’image de se matérialiser est de s’y promener, la regardant de près et de loin. Perdu sous des couches de noir apparaissent des tâches de lumière- vision positive -, espace-rendu, fragments et détails méticuleux. Il se peut que ces couches sombres présagent un avenir chaotique se renfermant sur lui-même, qu’elles pointent un avenir de plus en plus complexe et sans retour. Mais il ne s’agit pas de célébrer la claustrophobie de l’obscurité, mais bien de dessiner une image qui magnifie les ouvertures lumineuses, les possibilités, les espaces qui fragmentent la matière noire. La perspective changeante et insaisissable permet que la lumière se transforme en expérience individuelle : elle crée une relation entre la personne et l’image. La proposition peut-être un « réalisme agentiel » de la vision, de la façon dont nous percevons le monde et ses points de lumière.



** Texte de Yannick Miloux, directeur FRAC Limousin
Des images lentes pour forger l’attention
Lorsque Jean Paul Ruiz est venu présenter les nouvelles recherches qu’il mène avec sa compagne Dominique avant l’été, passé le premier effet de surprise, je ressentis une sorte de fascination assez proche du phénomène de persistance rétinienne, en même temps qu’une réelle difficulté à décrypter ces nouvelles images qu’il me présentait.
Familier de leur parcours depuis une quinzaine d’années, j’ai vu leurs recherches dans le domaine du livre, de la photographie, du texte, du travail sur différents papiers, la plupart du temps liées à l’observation du monde végétal et minéral. De manière très concrète et empirique, Dom et Jean Paul Ruiz ont entrepris depuis de longues années un patient travail de jardinage autour de leur maison corrézienne. Cet environnement les immerge en permanence dans un contact fusionnel avec les processus naturels à la façon d’un microcosme où ils prennent le temps d’observer et de composer (avec) la nature.
Parce qu’ils souhaitaient reconsidérer leur économie créative et qu’ils avaient accumulé de très nombreuses photographies de leur jardin en mouvement et des paysages qu’ils avaient traversés ces dernières années, ils ont eu envie depuis cinq ans d’explorer le monde végétal et minéral à travers de nouveaux outils.
La technique employée est celle de la linogravure sur papier. Cependant, la linogravure est ici utilisée comme l’ultime étape d’un processus qui en comporte plusieurs et qui, s’additionnant, donne toute leur épaisseur à leurs images.
Pour commencer, ils choisissent une photographie de paysage parmi celles qu’ils ont prises autour d’eux. Cette photographie de paysage est la plupart du temps cadrée sur une étendues en légère plongée ou face à un relief qui laisse rarement voir la ligne d’horizon. Cette photographie est minutieusement transcrite sous forme d’un dessin à la mine de plomb où toutes les taches lumineuses sont traitées en gris, un peu comme un négatif simplifié. Ce dessin sert ensuite de matrice pour graver la plaque de linoleum avec précision, les zones noires étant remplacées par autant de creux dans la plaque. Enfin, avant le tirage sur papier, les futures épreuves sont colorées avec différentes encres avant que l’encre noire ne vienne parachever l’opération. Cette série de traductions successives de l’image photographique vers le dessin puis la gravure n’est pas seulement là pour complexifier le processus. En plus de donner une épaisseur et une densité́ nouvelles à ces anciens « clichés » que l’on pensait épuisés, elle donne également au spectateur de réelles motivations pour scruter les multiples détails colorés derrière ce maillage noir qui, au premier plan, semble obturer la vision. Comme si, au-delà̀ ou en deçà̀ des apparences – ici, une trame saturée de noirs profonds – il fallait prendre du temps pour scruter et déceler le monde plein de détails lumineux et colorés qui nous entoure.

Date de naissance : 30/05/1954

Nationalité : Française

Expositions :
  • Galerie Paul Prouté - Paris - depuis 2015
  • Les Estivales – Sceaux, 92 - 2021
  • Le Grenier du Chapitre, Cahors - 2019
  • Biennale de la gravure de Sarcelles - France - 2017
  • Biennale de l'Estampes de Saint Maur - France - 2017

Site web : www.djpruiz.fr

Pour nous contacter

Pour plus d'informations sur le concours ou si vous rencontrez des problèmes techniques.

Mail à : helpdesk@renecarcan.org